Réussir une formation, surtout lorsque l’on est un formateur débutant, cela ne s’improvise pas. La première étape est de bien travailler sa préparation.
Bâtir les objectifs pédagogiques
Votre programme de formation doit être explicité au travers des objectifs pédagogiques déclinés en préambule. Il s’agit de la base sur laquelle vous allez monter votre module. Partez des objectifs opérationnels décidés avec votre client. Les objectifs pédagogiques se regroupent en trois familles de besoins :
– le besoin cognitif: il concerne les acquisitions de connaissances. C’est l’objectif de « savoir » qui y répond.
Il se décline avec des verbes tels que : connaître, comprendre, définir, préciser, nommer, mémoriser… Il s’agit de la partie théorique de la formation et il nécessite des exposés, des présentations en grand groupe ;
– le besoin psychomoteur : il concerne les acquisitions de compétences. C’est l’objectif de « savoir-faire » qui y répond. Il se décline avec des verbes tels que : utiliser, actionner, faire, lire, rédiger, reproduire… Il s’agit de mettre en pratique, manipuler, et cela nécessite forcément une partie pratique liée à l’activité de l’apprenant ;
– Le besoin affectif : il concerne les acquisitions de comportements. C’est l’objectif de « savoir-être » qui y répond. Il se décline avec des verbes tels que : s’adapter, se sentir, s’intégrer, dédramatiser… Il s’agit de la capacité à être à l’aise dans une situation donnée. Il nécessite des exercices de prise de recul, des échanges ou des mises en situation plus ou moins impliquantes selon le sujet.
Toute formation, qu’elle soit théorique, technique ou comportementale, doit contenir les trois registres d’objectifs.
Chacun de ces objectifs doit pouvoir se décliner derrière la phrase : « À la fin de cette formation, l’apprenant est capable de… ».
Finaliser le timing : respectez les rythmes de l’apprentissage
Le cerveau humain a besoin de « débrancher » toutes les 90 minutes en moyenne. Calez-vous sur ce tempo et prévoyez une pause toutes les 90 minutes.
Les deux grands « pics » d’attention sont en milieu de matinée (9 h 30-11 h) et en milieu d’après-midi
(15 h 30-17 h). C’est le moment où notre cerveau est le plus réceptif, dans des domaines différents :
– le pic du matin convient aux activités liées à la concentration et la réflexion logique : c’est le moment de travailler le « savoir » au travers d’apports théoriques,
– le « pic » de l’après-midi convient à des moments de créativité : c’est le moment de mettre vos participants en mouvement, de les faire réfléchir par eux-mêmes.
Faites-leur faire des exercices ou des mises en situation liés au « savoir-faire » ;
Pensez toujours au redoutable moment de la digestion, en début d’après-midi : quelle que soit la séquence prévue, ne passez aucune information importante à ce moment-là…
Créer un PowerPoint de présentation
Ne confondez pas le PowerPoint explicatif qui a vocation à être lu sur un ordinateur et le PowerPoint d’appui à une séquence théorique. Ce dernier doit répondre à des règles précises pour remplir son rôle pédagogique :
Développez un seul message par « slide ». Le titre en est l’indicateur. Chaque diapositive doit être indépendante et présenter un message complet.
Gardez les règles de composition stable :
– taille des titres : 38-44 points,
– fond de page : privilégiez des fonds unis aux fonds dégradés ou composés d’objets ;
– évitez de distraire votre auditoire avec des sons et images sans utilité réelle ou fond de page trop complexe, répétition de logos ou titres, etc. ;
– laissez vivre vos slides. Utilisez au plus 50 de l’espace.
Le « blanc » est important pour la lisibilité des informations et donc une meilleure attention et compréhension ;
– contentez-vous au maximum de 3 ou 4 lignes pour faciliter la lecture et la rétention de l’information. Écrivez en moyenne 6 mots par ligne ;
– facilitez la lecture. Utilisez au maximum deux polices : une pour les titres, l’autre pour les textes. Choisissez des polices sans empattement car elles sont plus lisibles : Arial, Tahoma…Écrivez en minuscules, même les titres, c’est plus lisible ;
– La taille des caractères doit augmenter avec la grandeur de la salle : ne descendez pas au-dessous de 18 points ;
– Exploitez (a couleur, elle augmente l’attractivité visuelle, aide à structurer l’information et peut améliorer la mémorisation. Les couleurs de texte doivent être bien contrastées avec la couleur du fond.
En termes de positionnement, mettez-vous au fond de la salle, derrière vos stagiaires, si les visuels sont très importants et que vous souhaitez juste les commenter, et à côté de l’écran, si le PowerPoint n’est qu’un support à votre discours.
Dossier : Véronique BEDU
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